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Glissement du Pas de l’Ours - Queyras

Le glissement du Pas de l’Ours s’est fortement accéléré au printemps 2017, provoquant d’importants désordres sur et autour de la RD 947.
L’Est du Queyras est affecté par un glissement de terrain de grande ampleur survenu à l’Est de l’agglomération d’Aiguilles, au lieu-dit « Le Pas de l’Ours », sur un versant dominant la vallée du Guil.
Ce glissement de terrain de grande ampleur mais auparavant faiblement actif s’est brutalement réactivé au printemps 2017, précipitant des blocs rocheux et des coulées de boue sur la RD 947 située à sa base.
De nombreux dispositifs de surveillance du glissement ont été mis en place par les différents acteurs concernés par ce phénomène naturel (État, Département, communauté de communes, communes) pour suivre son évolution et anticiper ses conséquences, afin d’assurer les meilleures conditions de sécurité des personnes et des biens au droit du glissement mais également, le cas échéant, en aval. Parmi ces dispositifs, des caméras de surveillance prennent régulièrement des photos du glissement.
L’usage de la route départementale qui passe au pied du glissement a ainsi pu être maintenu aussi longtemps que cela était possible, dans le respect de la sécurité des usagers (création d’un mur de béton retenant les coulées de boue et les blocs), pour ne pas isoler les deux communes d’Abriès et de Ristolas qui se situent à l’amont du glissement.
Suite à une accentuation du phénomène en mars 2018, la RD 947 a été fermée à toute circulation, avant que son effondrement ne soit constatée le 10 avril suivant.
La fermeture de cette unique voie d’accès aux communes d’Abriès (321 habitants) et Ristolas (76 habitants) avait été anticipée par d’importantes actions de déplacement des réseaux énergétiques et de communication en rive gauche du Guil ainsi que par la création d’une route provisoire par le Département sur ce même versant dans l’attente de la réalisation d’un nouveau tracé définitif.
Les travaux de cette nouvelle RD ont démarré en septembre 2018 pour une durée de deux ans et bénéficient d’un financement tripartite (Département, Région, État) pour le montant de 25 millions d’€ nécessaire à leur achèvement.
Si le risque pour les usagers de la route a aujourd’hui disparu, toute menace n’est pas pour autant écartée. En effet, le glissement est toujours susceptible d’obstruer complètement le lit du Guil formant ainsi un barrage naturel dont la rupture soudaine pourrait entrainer un phénomène de vague de submersion dont l’intensité dépend de plusieurs facteurs (hauteur de barrage et quantité d’eau retenue notamment) et qui pourrait impacté l’ensemble de la vallée jusqu’à sa confluence avec la Durance.
A cet égard, le suivi du mouvement est toujours en cours par l’ensemble des acteurs concernés que ce soit par l’intermédiaire des caméras de surveillance, dont le suivi est assuré collectivement 7/7, ou des instruments d’étude géotechnique (suivi du débit du Guil par exemple) installés depuis l’aggravation du phénomène. Un plan de secours a également été approuvé par arrêté préfectoral en septembre 2018 afin d’organiser la mise à l’abri de la population en cas de survenance du phénomène.
A ce jour, le mouvement de terrain perdure mais dans des proportions bien moindres que celles connues à l’occasion des printemps 2017 et 2018. Devant l’incertitude des causes de ces accélérations et décélérations, l’ensemble des acteurs restent pleinement mobilisés tant sur le suivi du phénomène que sur sa compréhension.