Contenu
La gestion des boues d’épuration
Définition |
L’élimination des boues |
Le contexte réglementaire de l’épandage agricole |
Situation particulière des Hautes-Alpes |
Des filières alternatives d’élimination |
Définition |
L’épuration des eaux usées, comme toute activité humaine, génère des sous-produits. Les boues ou boues résiduaires font partie de ces sous-produits.
De quoi s’agit-il ?
Les boues sont constituées principalement d’eau, ainsi que de particules solides, de matières organiques non dégradées, de matières minérales et des micro-organismes qui ont participé à la bio-dégradation. Elles se présentent sous forme d’une bouillie plus ou moins épaisse, qui va subir différents traitements, visant en particulier à réduire leur teneur en eau.
L’élimination des boues |
Ces boues doivent être éliminées, après un traitement qui dépendra de leur destination finale. Elles peuvent ainsi être compostées ou chaulées. Les principales filières d’élimination sont les suivantes :
- La valorisation agricole,
- L’enfouissement dans un « Centre de Stockage de Déchets Ultimes ». Au terme de la réglementation, cette filière doit être réservée aux déchets ultimes, c’est à dire aux déchets « résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux. »
- L’incinération : soit avec des ordures ménagères, soit dans des cimenteries.
Le contexte réglementaire de l’épandage agricole |

L’utilisation de boues en agriculture est réglementé par les articles R211-26 à R211-47
du Code de l’Environnement et par l’arrêté interministériel du 8 janvier 1998
Cette réglementation permet à la fois :
- d’assurer la maîtrise des risques sanitaires et environnementaux :
-
- l’épandage ne doit pas constituer de gêne pour le voisinage ;
- les boues doivent respecter des valeurs maximums en éléments métalliques (« métaux lourds » et en éléments traces organiques (hydrocarbures et leurs dérivés, solvants, etc…)
- l’épandage doit se pratiquer en respectant des distances minimales par rapport aux cours d’eau et plans d’eau, aux puits et sources, aux habitations et lieux recevant du public ;
- d’assurer le respect de bonnes pratiques pour l’agriculteur qui prend les boues :
- les boues doivent présenter un intérêt agronomique ;
- les sols doivent être aptes à l’épandage
- les épandages doivent respecter les règles de l’art en matière de fertilisation (périodes d’épandage, doses, intégration dans un plan global de fumure…)
Tout épandage est soumis à autorisation ou à déclaration au titre de la rubrique 2.1.3.0 de la nomenclature loi sur l’eau (faire un lien sur la rubrique autorisation/Déclaration) , en fonction du tonnage de boues épandues chaque année. Une étude préalable est nécessaire détaillant notamment les caractéristiques du produit, du sol, le contexte environnemental, les modalités d’épandage, la cartographie des zones d’épandage et la liste des parcelles concernées.
Le producteur de boues (la commune ou l’exploitant de la station d’épuration) doit présenter annuellement un bilan agronomique et un récapitulatif des opérations d’épandage, ainsi qu’un programme prévisionnel des épandages de l’année suivante.
Situation particulière des Hautes-Alpes |
Dans les Hautes Alpes, peu de boues sont valorisées en agriculture. Les obstacles à cette pratique sont variés : manque de terres cultivables dans certains secteurs de montagne, réticence de la population…
La production de boues dans les Hautes Alpes s’élève à environ 2 500 tonnes de matière sèche par an.
Environ 44 % des ces boues partent en centre de compostage (essentiellement celui de Manosque, dans les Alpes de Haute Provence), 30 % sont épandues, 15 % partent en centre d’enfouissement (CSDU du Beynon, à Ventavon), le reste étant éliminé par diverses filières (notamment les matières de vidange de petites stations d’épuration, de type décanteur digesteur, sont injectées dans les filières « eau » de stations d’épuration de plus grande taille, comme Embrun ou Gap)
Des filières alternatives d’élimination |
Pour pallier le manque de débouchés des boues, des collectivités tentent de trouver des filières alternatives :
- Projet de méthanisation dans le Queyras,
- Végétalisation de talus routier (expérience menée par le Département sur la commune de la Saulce),
- Enherbement des pistes de ski.
Documents associés :
- > le compostage normalisé - 16.6 ko - 02/10/2008
- > articles R211-26 à R211-47 - 76.3 ko - 02/10/2008